Imi Lichtenfeld, naquit en 1910 à Bratislava, en Tchécoslovaquie. Inspiré et encouragé par son père Samuel, ancien acrobate de cirque et lutteur, professeur d’éducation physique, détective et instructeur en Chef de la Police Départementale reconnu pour son enseignement de la self – défense, mais aussi pour ses nombreuses arrestations, Imi pratiqua de nombreux sports.
Il se concentrera finalement sur la gymnastique, la lutte et la boxe, participant activement pendant dix ans à un grand nombre de compétitions, dont il sortit souvent victorieux, principalement en lutte.
En 1928 : Imi gagne le championnat de lutte de la jeunesse Slovaque.
En 1929 : il gagne le même championnat de lutte mais chez les adultes et dans deux catégories de poids différentes, ainsi que le championnat national de boxe plus une compétition internationale de gymnastique.
En 1935 : une côte cassée pendant un entraînement juste avant une compétition en Palestine l’empêche d’y participer ; de cet évènement il va tirer un principe de sécurité dans la pratique, contraire à l’attitude qui consiste à gagner à tout prix : « en premier, ne sois pas blessé ».
De 1936 à 1940 : Imi se consacre plutôt à la lutte. Il entraîne, pratique et gagne une douzaine de médailles et de prix. Il est considéré comme un des meilleurs lutteurs européens. Parallèlement, il pratique aussi l’acrobatie et s’investit dans les arts dramatiques. Il enseigne la gymnastique à une des meilleures troupes de théâtre de Tchécoslovaquie et joue dans plusieurs productions.
Durant cette période, Imi participe à d’innombrables affrontements et combats de rue contre des agresseurs anti-sémites seul ou en groupe. Avec la montée du fascisme et de l’anti-sémitisme, les nazis se répandent en Slovaquie et les juifs sont violemment agressés. Imi organise un groupe de jeunes juifs issus pour la plupart de la boxe, de la lutte ou de la musculation pour contrer les émeutes et empêcher les bandes anti-sémites de pénétrer dans le quartier juif. Il prit ainsi part à de nombreuses bagarres, qui aiguisèrent sa prise de conscience sur les différences entre les combats de rue et les compétitions sportives. Les premiers principes du Krav-Maga étaient nés :
- Utiliser les réflexes, le mouvement naturel
- Attaque et défense simultanées
- Retrouver ses moyens après un coup
En 1940 : Imi est devenu un problème pour les autorités locales devenues fascistes et il doit quitter sa maison, sa famille et ses amis. Il s’embarque dans le dernier navire immigrant qui réussit à échapper aux nazis. Il s’agit d’un ancien bateau de rivière appelé le Pentcho et reconvertit au transport de centaines de réfugiés d’Europe centrale vers la terre promise Israël (Palestine).
L’odyssée d’Imi à bord du bateau est remplie d’épisodes émouvants et dure deux ans.
Dans le Delta de la Roumanie le bateau est placé en quarantaine pour tenter d’affamer les passagers. Plusieurs fois Imi doit se jeter à l’eau pour sauver des passagers tombés ou pour récupérer des sacs de nourriture, mettant sa vie en danger. En sauvant un enfant de la noyade, il attrape une infection de l’oreille qui faillit lui coûter la vie.
Le bateau n’est pas détruit qu’en raison de son fond plat qui lui évite de sauter sur les mines. Plus tard, la chaudière du bateau explose, il s’échoue vers une île grecque (Kamilanisi).
Imi et quatre de ses amis prennent une chaloupe et vont vers la Crète pour demander de l’aide. Préférant ignorer l’infection de son oreille et les contestations de ses amis, Imi refuse d’abandonner les rames pendant une journée entière. Mais en dépit de leurs efforts héroïques, les vents violents font chavirer leur chaloupe et ils n’atteignirent jamais la Crète. Le matin du 5 ème jour, un navire de guerre anglais récupère les 5 survivants et les amène à Alexandrie en Egypte. Imi très mal en point, subit plusieurs opérations à l’hôpital. Il est alors proche de la mort et les docteurs n’ont pas d’espoirs pour sa guérison. Le chirurgien réussit à lui sauver la vie.
Après avoir récupéré, Imi rejoint la légion Tchèque commandée alors par l’armée britannique. Il servit alors en différents points du moyen orient pendant 1 an 1/2 puis reçut un permis d’entrée pour Israël (Palestine).
En 1942 : des amis de Imi le présentent au Général Sadeh, Général de la Hagana (pré IDF = Israeli Defensives Forces. Hagana = force armée créée en 1920 pour organiser une défense des juifs en Palestine, considérée illégale par l’armée Britannique qui administrait ce territoire et en contrôlait la défense) qui l’accepte immédiatement dans l’organisation au regard de ses talents de combattant au corps à corps.
En 1948 : avec la naissance de l’état d’Israël et de l’IDF, Imi devint Instructeur en Chef en éducation physique et en Krav-Maga pour l’armée. Il sert l’IDF pendant 20 ans affinant et développant sa méthode de self défense unique.
Imi a entraîné personnellement les meilleurs combattants des unités d’élites d’Israël et a formé de nombreuses générations d’instructeurs de Krav-Maga; pour cela il a gagné la reconnaissance des plus hauts gradés de l’armée.
Plus tard, le ministère de l’éducation donne la reconnaissance d’état pour l’enseignement du Krav-Maga aux civils. Le Krav-Maga a du répondre aux besoins variés nécessaire à l’IDF. Il devait être facile à apprendre et à appliquer, de telle sorte qu’un soldat, un employé de bureau ou un combattant d’unité d’élite puisse obtenir l’efficacité requise dans la plus petite période d’apprentissage et aussi que les techniques puissent être appliquées malgré un stress intense.
Au début des années 60 alors qu’il entraîne une unité de gardes de la Police Royal en Ethiopie, Imi réalise qu’un des élèves essaye vraiment de le blesser alors qu’il montre une défense contre une attaque à la baïonnette. A l’attaque suivante, Imi le frappe très durement et le met hors de combat. Cet incident le fait réfléchir sur l’attitude à transmettre aux élèves pour s’entraîner dans de bonnes conditions et prévenir les blessures : « n’essayez pas de prouver qui vous êtes».
En 1964, après s’être retiré de l’IDF, Imi commence à adapter le krav maga aux besoins civils. La méthode est adaptée pour convenir à tout le monde : hommes et femmes, jeunes et adultes, tous ceux qui auraient besoin de survivre à une attaque avec un minimum de risques et de dommages.
Pour répandre sa méthode, Imi établit 2 centres d’entraînement à Tel Aviv et Netanya, sa ville de résidence, qui devient un centre pour les pratiquants de krav maga. Il adopte le système de ceinture pour structurer le krav maga et assurer une progression rapide en toute sécurité. Pendant ce temps Imi continue à servir comme consultant et instructeur de krav maga pour l’IDF et d’autres forces de sécurité.
En 1972 : la première formation d’instructeur destiné aux civils à l’institut Wingate démarre. Dès lors la méthode se répand auprès de nombreux civils.
En 1978 : Imi crée l’Association Krav Maga pour disséminer la méthode et transmettre ses valeurs. Il en restera le président jusqu’à la fin de sa vie.
En 1981 : le Krav-Maga commence à se développer dans le monde. Jusqu’à ses derniers jours, Imi continua à développer les techniques de Krav-Maga et ses concepts. Il supervisait personnellement les plus hauts gradés du Krav-Maga et passait du temps avec les instructeurs. Imi contrôlait les progrès et les réussites de ses élèves, les captivant avec sa personnalité unique et son sens de l’humour prononcé et leur communiquant sa connaissance et son avis.
Le 8 Janvier 1998, Imi est mort à l’âge de 87 ans, gardant l’esprit fort même dans ses derniers moments.
Le système du Krav-Maga développé par Imi est fondé sur des valeurs morales et humaines, qui souligent l’importance de l’intégrité, de l’humilité et du respect d’autrui.
Merci à Steve SCHMITT pour ses recherches.